
Maud
Gournay-BomerDécouvrez les étapes essentielles pour proroger la durée de votre société et éviter sa dissolution. Guide complet pour sécuriser votre entreprise.
Les statuts fixent la durée de la société. S’agissant des sociétés pluripersonnelles (ex. société par actions simplifiée (SAS), société à responsabilité limitée (SARL)), pour que l’entreprise puisse continuer à exister, il faut que les associés acceptent de proroger la durée de vie initiale de la société un an au moins avant la fin de son existence légale. Concernant les sociétés unipersonnelles (ex. société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU), entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), la décision revient à l’associé unique fondateur de l’entreprise (dirigeant ou gérant). Passé ce délai, il existe une solution de rattrapage : il faut s’adresser au tribunal. Dans tous les cas, il y a des formalités à réaliser.
Téléchargez une synthèse complète en un clic !
Selon les articles L210-2 du Code de commerce et 1838 du Code civil, la durée de vie maximale d’une société est fixée à 99 ans, qu’elle soit commerciale ou civile. Les statuts peuvent donc prévoir une durée maximum de 99 ans. Par exemple, 15 ans. Pour que la société puisse continuer à exister et poursuivre son activité, ils devront proroger (prolonger) le terme initialement prévu.
La décision de rallonger la durée doit être prise un an au moins avant l’arrivée du terme prévu dans les statuts, comme le prévoit le Code de commerce.
Le saviez-vous ? Le prix de publication d’une annonce légale de prorogation de durée d’une société en 2025 est de 108 € HT, soit environ 129,60 € TTC.
Exemple :
Avant 2019 : en cas d’oubli de la part des associés ou actionnaires, la société était alors dissoute de plein droit.
Depuis la loi du 19 juillet 2019 relative à la simplification du droit des sociétés : il existe une solution de rattrapage (article 1844-6 du Code civil). En effet, le président du tribunal (de commerce ou judiciaire, selon qu’il est question d’une société commerciale ou civile) peut pallier ce manque de diligence de leur part en validant rétroactivement la prorogation sur demande de l’un des associés. Cette solution n’est possible que dans les 12 mois suivant la date d’expiration de la société prévue dans les statuts. Le tribunal nommera alors un mandataire de justice qui convoquera les associés afin qu’ils prennent leur décision, à savoir : proroger sa durée.
En cas de refus de proroger la durée : la société prend fin à l’arrivée de son terme. Les associés voteront alors la dissolution et nommeront un liquidateur amiable pour les opérations de liquidation puis de radiation du registre national des entreprises ou du commerce. Les associés lésés peuvent intenter une action en justice afin d’obtenir réparation le cas échéant (Cour de cass. 3e ch. civ. 7 décembre 2023, n° 22-18.665, publié au bulletin).
Pour éviter une telle situation, les statuts peuvent comporter une clause stipulant que les associés qui refusent de prolonger la durée sont contraints de vendre leurs droits sociaux aux autres associés qui veulent la proroger.
Il revient aux associés de prendre la décision de proroger la durée de la société avant l’arrivée de son terme. En cas de refus, la société est dissoute de plein droit. Pour éviter une telle situation, les statuts peuvent prévoir une clause spécifique de rachat des droits sociaux des associés refusant de la proroger, au profit de ceux désireux de continuer l’activité.
Cela doit être fait au moins un an avant l’arrivée de son terme. Si les associés omettent de le faire, la solution, c’est de s’adresser au tribunal pour exprimer leur volonté de proroger la durée de la société. Cette demande doit être réalisée dans les 12 mois suivant le terme prévu dans les statuts.
Il faut :
Sources :